Casino Royale (Martin Campbell, 2006)
Le seul intérêt des "bond" à mes yeux est de proposer un univers factice, non-réaliste, et qui respecte un certain nombre de règles. Sinon ce n'est pas un bond. Parmi ces règles minimum : le charme british du double 00, l'écran achalandé de pin-up, des gadgets qui font rêver, un chrono de tous les diables, des performances physiques d'une audace démesurée qui défie les lois de la pesanteur, un Grand Méchant égocentrique et dérangé, un final avec un bond au bord de la désintégration mais sauvé par le penchant du Grand Méchant à trop parler avant d'exécuter son plan. Et j'oubliais l'ingrédient majeur qui fait que la sauce prend : l'humour.
Je vais voir un James Bond pour retrouver ces règles appliquées dans une enveloppe dont l'originalité va m'étonner.
Autant dire que ce Casino Royale n'est pas un bond. Craig a l'air d'un américain, du charme éventuellement mais pas la classe british. C'est vrai quoi, James Bond souffre quand il est torturé, OK, mais il doit avoir la présence d'esprit de le cacher et non de nous faire un numéro de l'Actor Studio ! Cet agent-là n'est tenu par aucun chrono, il n'y a pas vraiment un Grand Méchant, ou alors sa seule ambition est monétaire, il n'y a pas de gadgets imaginatifs, et surtout, il n'y a pas d'humour. Bref le ton "James Bond" n'y est pas. Et si ce n'est pas un James Bond, alors c'est un bête film d'action sans intérêt.